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Découvrez comment Phenix arrive à sauver 120 000 repas par jour en ces temps de crise, dans l’interview du Cofondateur, Jean Moreau

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Tout d’abord, comment allez-vous et comment va votre famille en ces temps de COVID-19 ?

Jean Moreau : J’ai été touchée par la pandémie au début du confinement mais pas dans sa forme la plus sévère, donc rien de grave et ma famille a heureusement été épargnée. Nous revenons tout juste de vacances dans un contexte où la mission sociale de Phenix prend d’autant plus de sens et s’avère plus décisive que jamais, crise sociale oblige. La motivation est là !

Parlez-nous de vous, de votre carrière et de la manière dont vous avez créé ou rejoint Phenix

Jean Moreau : J’ai eu un parcours qui a démarré classiquement : originaire de Toulouse, je me suis installé en Ile-de-France après ma classe préparatoire pour rejoindre l’ESSEC, puis Sciences Po Paris. J’ai travaillé cinq ans dans une banque d’affaires. A 30 ans, des réflexions de fond et une quête de sens au travail m’ont conduit à me lancer dans l’entrepreneuriat à impact positif. Avec Baptiste Corval, mon associé, nous avons ainsi co-fondé Phenix en 2014. Six ans plus tard, l’entreprise emploie 180 salariés et sauve 120 000 repas par jour.

Jean Moreau Franprix

Comment Phenix innove-t-elle?

Jean Moreau : Le coeur de métier de Phenix est le don alimentaire : nous avons une plateforme B2B qui permet aux émetteurs de l’aide alimentaire de se connecter avec les récepteurs de cette aide. Cela permet de faire du matchmarking entre les surplus des uns et les besoins des autres. Concrètement, un supermarché, un industriel, un producteur ou un grossiste, va signaler un surplus qu’une association comme les Restos du Coeur ou La Banque Alimentaire va pouvoir récupérer.

En 2019, nous avons sauvé plus de 30 millions de repas via cette plateforme, qui référence 1400 associations partenaires en France. D’autre part, nous avons lancé une application mobile anti-gaspi, qui s’appelle Phenix. Lancée en 2019, elle a déjà été téléchargée par plus d’un million d’utilisateurs. L’application Phenix permet aux consommateurs de sauver les invendus de leurs commerçants.

Concrètement, l’utilisateur de l’application est géolocalisé et voit les commerces de bouche situés à proximité de l’endroit où il se trouve : primeurs, boulangers, traiteurs, bouchers, fromagers, supermarchés, etc. Ceux-ci proposent des paniers surprise composés des invendus du jour, vendus à un tarif promotionnel, de l’ordre de -50 à -60%. Le consommateur peut réserver un panier et vient chercher à l’heure indiquée. Il fait une bonne affaire et une bonne action ! Le commerçant lui, évite le gaspillage et gagne un peu d’argent sur un produit qui était destiné à la poubelle mais tout à fait consommable.

Comment la pandémie COVID-19 a-t-elle affecté Phenix et comment gérez-vous cette crise?

Jean Moreau : Avant même le début du confinement, nous avons rendu notre application gratuite pour les commerçants : nous avons levé notre commission pour toute la durée de l’épidémie par solidarité envers nos partenaires. Bien sûr, c’est une perte de chiffre d’affaires sur ce laps de temps, mais la solidarité est dans l’ADN de Phenix. Nos équipes ont apprécié ce geste qui colle avec notre culture d’entreprise.

D’un autre côté, on a vu les volumes de don baisser, ce qui a affecté notre coeur de métier. Cependant tout est revenu à la normale après la confinement et nous projetons de faire de la croissance cette année, même si elle a été revue à la baisse par rapport aux projections pré-covid. L’ensemble des emplois a pu être sauvegardé et nous avons même continué à recruter. Pour nous c’est donc un ralentissement, pas un coup d’arrêt.

Avez-vous dû faire des choix difficiles et quelles sont les leçons apprises?

Jean Moreau : Nous avons tâché de garder notre sang froid et d’agir avec discernement. En faisant le choix, dès le début de la crise sanitaire, de ne pas céder à la panique et de ne pas rompre les périodes d’essai ni les conventions de stage. Certes nous avons gelé la majorité de embauches à court terme, le temps de voir comment la situation évoluait, mais nous n’avons pas eu à nous séparer de nos employés et c’est déjà une vraie victoire. On a pu se le permettre car on avait de la trésorerie, d’une part avec la levée de fonds de 15 millions d’euros réalisée en 2019, d’autre part avec l’entrée au capital de Danone Manifesto Ventures en février dernier.

On en a aussi profité pour revoir nos pratiques. Par exemple, en digitalisant encore plus nos services et en effectuant plus de réunions commerciales en visioconférence plutôt qu’en présentiel. Le contexte fait que nos clients acceptent plus facilement ces process. D’un autre côté, la crise covid nous a montré l’importance d’avoir des personnes sur le terrain. Phenix compte 25 antennes en région. On a vu qu’être au plus près de nos partenaires était essentiel dans ces moments-là.

Comment gérez-vous le stress et l’anxiété pendant cette période et comment vous projetez-vous, vous et Phenix dans le futur?

Jean Moreau : On sait l’economie sociale et solidaire résiliente aux crises. On sait aussi que la solidarité va être un véritable enjeu avec la crise économique et sociale qui se profile. Le gaspillage alimentaire, d’un autre côté, est de plus en plus considéré comme un enjeu de société. On pense que les choses vont dans le bon sens, on sent l’intérêt des gros acteurs de l’agroalimentaire pour cette thématique, en même temps qu’on perçoit un consommateur toujours plus averti sur ces questions. On a survécu au confinement, ce qui n’est malheureusement pas le cas de toutes les start-up donc on n’est pas à plaindre. On a revu nos objectifs à la baisse, c’est certes dommage mais c’est un moindre mal.

Qui sont vos concurrents et comment comptez-vous tirer votre épingle du jeu ?

Jean Moreau : Nos concurrents différent selon nos services. Sur l’app, ce sont des appli anti-gaspi comme Optimiam ou le suédois Karma. L’application Phenix est présente dans plusieurs pays européens comme le Portugal ou l’Espagne, donc la concurrence dépasse le cadre national. Sur le don, des entreprises comme Eqosphere proposent des services comparables, mais on est bien ancré comme leader sur ce marché. Indirectement, on pourrait considérer que toutes autres formes de revalorisation des invendus est une concurrence et, qu’à ce titre, les entreprises de méthanisation et de compostage sont des services concurrentiels.

Un mot de la fin ?

Jean Moreau : Solidarité. Parce qu’on va en avoir besoin !

Votre site web?

wearephenix.com

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